Différence entre coperto et tip : comprendre ces termes en restauration

En Italie, le montant total sur l’addition inclut souvent une ligne baptisée “coperto”, facturée même lorsque le pain reste intact. Ce supplément, vieux de plusieurs siècles, s’applique encore, y compris dans de nombreux établissements modernes, sans rapport avec la qualité du service.

Dans certains restaurants de Milan ou de Venise, le coperto se cumule parfois avec d’autres frais, semant la confusion face à la question du pourboire. Les pratiques varient d’une région à l’autre, brouillant les repères pour les clients non initiés.

Coperto et tip : deux notions à ne pas confondre en Italie

Quand on s’attable dans un restaurant italien, le fameux coperto fait rapidement son apparition sur la note. Ce forfait, annoncé sur la carte, couvre l’usage de la nappe, le pain posé sur la table et, plus largement, la mise en place. Entre 1 et 3 euros par personne, ce montant s’ajoute, peu importe que vous touchiez ou non au pain. À Milan, Rome ou Florence, rares sont les établissements à y déroger.

La différence entre coperto et tip mérite d’être soulignée : le coperto n’a rien à voir avec la reconnaissance du service. Il s’agit d’une pratique automatique, qui s’impose à tous, touristes comme habitués. À l’opposé, le tip, la “mancia”, reste une initiative personnelle. Ce geste vient remercier un accueil chaleureux, une recommandation pertinente ou un service attentionné.

Sur certaines additions, on repère aussi la mention “servizio incluso” ou “service inclus”. Ce supplément, distinct du coperto, correspond à un pourcentage (souvent entre 10 et 15 %) ajouté dans certaines adresses, en particulier là où le tourisme bat son plein. Résultat : l’addition peut comporter trois lignes distinctes : prix des plats, coperto et service inclus. Difficile de s’y retrouver, d’autant que chaque restaurant cultive ses propres habitudes.

Pour clarifier tout cela, voici un tableau récapitulatif :

Terme Ce que cela recouvre Obligatoire ? Montant habituel
Coperto Pain, couvert, usage de la table Oui 1 à 3 € / personne
Servizio incluso Service, parfois un pourcentage Oui, si mentionné 10 à 15 % de l’addition
Tip (mancia) Pourboire, geste de gratitude Non À discrétion

La pratique italienne en matière de pourboire se démarque donc du modèle anglo-saxon. Un conseil facile à retenir : vérifiez toujours si le service est inclus sur l’addition avant de laisser un supplément.

Pourquoi le pourboire n’est pas automatique : un regard sur les habitudes italiennes

Voyager d’un pays à l’autre, c’est aussi découvrir de nouvelles habitudes autour du pourboire. En Italie, ce geste n’a rien d’automatique. Les prix affichés dans les restaurants incluent déjà la rémunération du personnel de service ; la qualité du service se doit d’être au rendez-vous sans qu’on attende systématiquement une gratification supplémentaire.

Dans les grandes villes comme Rome ou Milan, la mancia n’est jamais exigée. Elle marque l’appréciation d’un détail : un conseil avisé sur le vin, un accueil soigné, une attention discrète. Le plus souvent, le pourboire s’offre en espèces. Certains établissements acceptent d’ajouter un montant à la note réglée par carte, mais il s’agit encore d’une exception, non d’une règle. Le réflexe italien reste le même : une pièce laissée discrètement dans la soucoupe, sans formalité.

Les usages changent selon le contexte. À la campagne, le pourboire se fait rare. Dans les grandes villes touristiques, la pratique se diffuse, mais la mancia conserve son statut de bonus, jamais d’obligation. Un serveur souriant, un plat adapté à la demande du client, une attention particulière peuvent inspirer un geste, sans que cela ne devienne systématique.

Combien donner et à qui ? Les usages selon les lieux et les régions

La question du montant pourboire revient souvent chez les voyageurs. Il n’existe pas de règle stricte, mais on observe quelques tendances. Dans les restaurants, le pourboire se limite généralement à une petite somme laissée en espèces : une ou deux pièces, rarement plus de 5 % du montant total de l’addition. Si la mention “servizio incluso” figure sur la note, rien n’impose d’ajouter un centime. Le personnel de service n’attend rien de plus, sauf service exceptionnel.

Les habitudes ne sont pas les mêmes au comptoir d’un bar. Un café bu debout se règle au prix affiché, sans supplément. Si vous êtes servi à table, arrondir à l’euro supérieur suffit. D’ailleurs, la générosité varie : dans le sud, il arrive que l’on laisse davantage, alors qu’à Milan ou Florence, la sobriété prime.

Certains services appellent d’autres usages. Pour les chauffeurs de taxi, arrondir le tarif reste courant. Les bateaux-taxis de Venise s’accommodent d’un euro ou deux laissés après le trajet. Quant aux guides lors de visites guidées, une gratitude de 5 à 10 euros par groupe est appréciée, selon la prestation.

Une règle s’impose partout : l’argent liquide prévaut, surtout là où la tradition s’allie à la praticité. La carte bancaire règle l’addition, mais la mancia reste une affaire de pièces.

Jeune femme examinant la note dans un café parisien

Rome, Venise, Milan : les petites différences qui peuvent surprendre

Prendre place sur la piazza Navona à Rome, savourer un espresso sur la place Saint-Marc ou déjeuner à l’ombre des immeubles du quartier Brera à Milan… À chaque ville ses pratiques autour du pourboire. À Rome, la coutume reste discrète. Le service figure souvent sur l’addition, via le coperto. Laisser quelques centimes à un serveur attentionné reste possible, mais rien n’y oblige.

À Venise, la situation se complexifie. Dans les secteurs très touristiques, certains établissements ajoutent une ligne de service pour chaque couvert. Le coperto grimpe parfois à deux ou trois euros, et un service inclus peut s’ajouter sur la facture. Sur les bateaux-taxis, le geste de reconnaissance fait toujours plaisir, sans être demandé.

Milan préfère la clarté : l’addition annonce d’emblée le montant total. Service inclus, coperto détaillé, pas de place à l’ambiguïté. On se limite à un arrondi symbolique, et l’usage du pourboire reste discret, parfois inexistant.

Chaque grande ville imprime sa marque. Retenez : à Venise, repérez le “servizio incluso” ; à Rome, interrogez le serveur sur le service compris ; à Milan, contentez-vous de ce qui figure sur la note. De ces habitudes, on retient une géographie du pourboire, façonnée par l’histoire, le contexte et l’étiquette du lieu. L’Italie cultive la nuance jusque dans le plus petit geste de gratitude.

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